🎯 Les deux missions de la Fed : stabilité des prix et emploi
La Réserve fédérale américaine (Fed) a pour mandat de veiller à la stabilité des prix et au plein emploi. Or, Jerome Powell, son président, a récemment affirmé que la stabilité des prix primerait désormais sur la préservation de l’emploi. Ce choix n’est pas anodin : il ancre la Fed dans une position de rigueur monétaire assumée, avec des taux d’intérêt maintenus à un niveau élevé (4 %).
🧭 Indépendance stratégique face à Trump
La Fed reste aujourd’hui volontairement en retrait du jeu politique, pour ne pas apparaître comme une institution à la botte de la Maison Blanche. Elle cherche à préserver son indépendance et, surtout, sa crédibilité internationale dans un climat de pressions politiques croissantes.
💱 Un dollar affaibli… mais remplacé par quoi ?
On constate un affaiblissement important du dollar. Mais la question clé est :
👉 si l’on vend du dollar, que rachète-t-on ?
La zone euro souffre de fragilités structurelles, ce qui rend toute substitution monétaire complexe. Le dollar est en repli, mais aucune alternative ne s’impose encore clairement, renforçant l’incertitude globale.
⚠️ Le risque politique prend le dessus
Nous sommes dans une phase où le risque politique surpasse tous les autres risques économiques. Cela crée une prime d’incertitude qui bloque les décisions d’investissement, tant publiques que privées. En clair :
Il devient très difficile d’anticiper les prochaines étapes du jeu économique mondial.
📆 Fed : statu quo probable le 7 mai
La prochaine réunion de la Fed est prévue pour le 7 mai.
🔎 La majorité des analystes s’accorde à penser que le statu quo sera maintenu, car la Fed perçoit une pression récessionniste plus forte que la menace inflationniste. Elle reste sur une ligne de prudence rigoureuse.
🌍 Deux dynamiques convergentes, un tournant d’époque
Nous faisons face à deux forces majeures :
- Une politique monétaire rigide orchestrée par la Fed,
- Une instabilité réglementaire et commerciale créée par l’administration Trump.
Cela marque un véritable tournant d’époque :
L’économie mondiale ralentit structurellement, notamment à cause du vieillissement démographique.
Et l’époque où tout le monde bénéficiait d’une économie ouverte semble bel et bien révolue.
📉 Le retour du protectionnisme et la recontinentalisation des échanges
Le commerce mondial se réorganise selon une logique de blocs continentaux. Ce retour du protectionnisme n’est pas qu’un phénomène américain.
Trump n’a fait qu’accélérer une tendance déjà latente en Europe.
D’ailleurs, selon la Banque de France, la guerre commerciale pourrait coûter jusqu’à 0,25 % de croissance à la zone euro en 2025.
📚 La stratégie Trump : une ligne ancienne, mais assumée
Il ne faut pas oublier que Donald Trump applique un programme inchangé depuis 30 ans. Il s’inspire probablement de la doctrine de William McKinley, président à la fin du XIXe siècle, partisan du protectionnisme et de l’expansion territoriale (notamment contre l’Espagne à propos de Cuba).
Croire que Trump n’allait pas appliquer son programme était une erreur d’analyse.
🇩🇪🇮🇹 L’Europe fracturée : Allemagne, Italie, Hongrie…
Les pays les plus fragilisés aujourd’hui sont ceux qui se sont développés grâce à la demande externe, comme l’Allemagne, dont 50 % du PIB est lié à l’exportation.
L’Allemagne semble avoir pris acte du nouveau paradigme avec un plan de relance de 500 milliards d’euros. Elle pourrait rebondir, mais le timing reste incertain.
L’Italie est dans une situation similaire, et dialogue beaucoup avec l’administration Trump. À l’opposé, des pays comme la Hongrie se rapprochent idéologiquement de la Russie.
L’Europe apparaît de plus en plus fragmentée. Rien de tout cela n’est simple.
🧭 Conclusion
Ce que nous vivons n’est pas une crise passagère, mais un basculement de modèle.
Nous entrons dans un monde où l’incertitude géopolitique et la fragmentation économique redessinent les cartes.
Plus que jamais, il devient essentiel d’avoir une lecture globale, structurée et lucide des dynamiques en cours.